Mon rôle de père en 1 mot
- Par
- Carlo Coccaro, Papa de 3 et entrepreneur social
Ça m'a pris plus de temps que j'aurais voulu, mais j'ai finalement réussi à résumer en un mot, un seul, mon rôle de père. Un seul mot pour tout résumer. OUTILLER
Ça m’a pris plus de temps que j’aurais voulu, mais j’ai finalement réussi à résumer en un mot, un seul, mon rôle de père. Un seul mot pour tout résumer.
OUTILLER
Outiller mes enfants, les outiller pour la vie, pour leur vie.
Rien d’autre.
Et l’amour?
Et l’amour là-dedans? N’est-ce pas important? Ouin… un peu. Pas mal même. Parce que pour outiller un enfant, il faut l’aimer en saperlipopette (plus que tout au monde). Un enfant qui manque d’amour est un enfant qui est souvent mal outillé pour faire face à la vie.
Il ne faut pas oublier une chose: « life is a bitch »! J’aime ça dire ça parce que c’est grossier, mais pas mal vrai.
Ce que je veux dire c’est que la vie n’est pas toujours facile… pas souvent facile… parfois très difficile.
Intimidation, peurs, stress, problèmes de santé, chicanes, décès, échecs, incompétences dans un ou plusieurs domaines, abus et j’en passe.
La vie « facile »
En même temps, la majorité d’entre nous vivons dans un pays ou une région qui n’est pas en guerre, nous avons un toit sur notre tête le soir, avons de quoi manger suffisamment (ou même beaucoup trop), vivons dans un climat politique plutôt sécuritaire et stable. La vie de nos enfants est pas mal plus facile que celle d’autres enfants ramassant des déchets pour survivre ou vivant la guerre au quotidien depuis des milliers de « quotidiens ».
Pour en revenir à mes enfants, c’est assez facile en tant que parents de leur rendre la vie facile, ou plus facile du moins. De leur faire éviter certains problèmes ou défis qui peuvent être évités.
Faire à leur place
C’est facile de régler les chicanes à leur place, c’est facile de leur éviter toute forme de stress ou de peurs, de leur donner ce qui leur évite de trouver d’autres solutions, de leur éviter aussi l’ennui ou les blessures mineures.
La seule question que j’essaie de me poser le plus souvent possible est : « Que dois-je faire pour outiller mon enfant » ?
L’autre jour, après m’avoir expliqué une chicane survenue à l’école avec des amis, mon enfant me dit: « Toi, papa, dis-moi, as-tu des solutions? Tu as souvent de bonnes solutions pour moi. »
C’est sûr que j’étais fier parce que j’ai eu l’impression que mes trucs, les petits outils que je tente de lui transmettre, servent à quelque chose. Surtout, qu’il va lui-même, petit à petit, tenter d’essayer ses propres solutions.
Le stress, les peurs, l’ennui, les chicanes, les frustrations, les petits défis, les gros défis, les défis impossibles, l’effort, la persévérance, le sport, les amitiés, les savoirs, l’amour familial, les petits et grands sacrifices…
Vivre sa vie
Notre enfant doit vivre sa vie, une vie pleine d’efforts, de frustrations, de défis, de réussites, d’Amour, de respect, d’échecs, d’échanges harmonieux et acrimonieux. Je ne veux pas empêcher ça. On peut, mais je ne veux surtout pas.
Je me donne comme mission de l’outiller. Je peux faire ça en l’encadrant pour le rassurer et éviter les écueils laissant des marques trop extrêmes pour son âge ou sa réalité.
La valeur du chemin
Nous sommes qui nous sommes en grande partie à cause du chemin que nous avons parcouru. Je suis qui je suis, avec mes forces, mes faiblesses, mes défauts et mes qualités, en grande partie à cause du chemin que j’ai parcouru et des gens rencontrés en chemin.
Je crois en la valeur inestimable du chemin que l’on parcourt. Idéalement, on le parcourt avec une bonne paire d’espadrilles, des vêtements adéquats, de la nourriture et un toit sur notre tête la nuit. J’oubliais: idéalement, on fait notre trajet avec une bonne dose de confiance en soi et d’estime.
À chaque étape du chemin, on évolue et on devient une autre personne, une personne toujours plus extraordinaire, complète et raffinée.
Décider d’amener ses enfants au bout du trajet en voiture ou en fusée, même avec beaucoup d’amour, ne suffit pas. La tentation de le tenir par la main, de le mettre sur nos épaules ou de le couver pour le protéger est tellement forte. Je dois laisser mon enfant parcourir le chemin lui-même pour que fleurisse la personne extraordinaire qu’il est.