L’anxiété, une autre affaire compliquée!

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Je pense qu’être anxieux ça ne se guérit pas, c’est pour la vie. Mais je crois qu’on peut toutefois l’apprivoiser, et peut-être même s’en faire un allié.

Je suis une fille anxieuse qui gère comme elle peut ce démon qui vit dans sa poitrine.

L’anxiété a toujours pris beaucoup de place dans ma vie…
Si mon chum est en retard, ce n’est pas parce qu’il s’est arrêté au dépanneur. Dans ma tête, il est mort ou il m’a quitté pour la fille du dépanneur!!! Tsé, une fille ben rationnelle!

Ma mère avait une activité lorsque j’étais petite. Une.
Elle chantait dans la chorale de l’église et elle pratiquait une heure par semaine. Le lundi soir.

Vous ne pouvez pas savoir à quel point je détestais les lundis soirs. Elle marchait pour s’y rendre et je pouvais la voir revenir de la fenêtre de ma chambre.

Je ne fermais pas l’oeil tant qu’elle n’était pas rentrée!

Si elle avait le malheur d’être en retard de quelques minutes, c’était la fin du monde. Enfin, du mien. Tous les scénarios catastrophes y passaient!!!

Je ne vis pas super bien avec les surprises du quotidien.

J’aime quand les choses sont organisées et quand je sais ce qui s’en vient. J’aime pas trop les journées improvisées. Je suis un peu plate, vous pouvez le dire!
N’ayez crainte! J’ai quand même un petit côté givré!

Quand j’ai un jour décidé d’avoir un enfant, je pensais à tout ce que j’allais pouvoir lui transmettre: mes yeux bleus, ma sensibilité, ma curiosité…

… mais je n’ai jamais pensé au fait qu’il pouvait être plus vulnérable à cause de moi. Il n’existerait pas vraiment un gène spécifique pour l’anxiété. Ce serait plutôt des prédispositions génétiques.

Pour moi, ce n’est que différentes façons de dire que c’est de ma faute!
Pis ça c’est pas vraiment le fun!

Parce que s’il y a des choses que l’on ne tolère pas de soi, ce n’est pas facile de l’endurer chez l’autre, à côté, qui dépend de nous pour vivre!

C’est donc bien malgré moi que j’ai transmis les «prédispositions génétiques» de l’anxiété à l’un plus qu’à l’autre.

Et maintenant, le défi, c’est de lui apprendre à la gérer.

Facile à dire mais pas du tout facile à faire puisque c’est pas tant ma tasse de thé, à moi non plus.

Je me sens parfois impuissante, ambivalente, coupable.

Coupable de lui avoir transmis cette tare.

Je veux bien lui donner des trucs pour qu’il puisse être plus autonome et vivre mieux malgré son anxiété. Mais j’ai parfois le goût de le prendre dans mes bras et de lui dire que je comprends tellement ce qu’il ressent. Qu’il n’a pas à affronter cette situation qui lui fait peur, qu’on va rester collés jusqu’à ce que ça passe.

Je sais pertinemment que ça ne lui rendrait pas service. Et je comprends que vous me trouviez un peu capotée!!! C’est l’autre partie difficile de l’anxiété.

Ça manque totalement de rationnel.
L’anxiété mal gérée, c’est sournois, ça fait mal et ça détruit.

C’est difficile à faire comprendre aux autres. Parce ce que ce qui me rend anxieuse, moi, peut vous passer six pieds par-dessus la tête, et vice et versa.  À moins d’avoir une bonne dose d’empathie, je trouve que comprendre l’anxiété de l’autre, c’est assez exigeant.

À chaque soir, lorsque je couche mon fils, il me demande : «Tu vas où?»

Où je vais!!!!

Je pense qu’on peut compter sur les doigts d’une main les soirs où je suis sortie depuis qu’il est né! Mais l’heure du dodo a toujours été très anxiogène pour lui. On a essayé beaucoup de stratégies pour rendre cette période moins stressante, mais on a pas eu trop de succès, bien honnêtement. Et lorsque l’on trouve un truc qui semble fonctionner, il s’arrange pour nous mettre en échec chaque fois.

Et ce n’est qu’une facette de la vie qui le rend anxieux. Il n’aime pas les transitions.  Il trouve difficile de changer d’activité et ce, même si l’activité qui s’en vient est très agréable. Il a peur des catastrophes naturelles, ce qui rend les jours de pluie plutôt tendus à la maison. Disons que nous ne sommes pas tellement adeptes des chaînes de météo! On ne va pas en plus tourner le fer dans la plaie!

Aussi, il est très concerné par ce que pense les autres de lui. Il s’empêche de porter certains vêtements, de se faire couper les cheveux ou de faire certaines activités par peur d’être jugé. Et la liste pourrait se poursuivre comme ça encore un bon petit bout…

Je suis sa maman, je suis moi-même anxieuse et malgré tout ça, je trouve parfois difficile de soutenir mon fils à travers ce raz-de-marée d’émotions. Je peux donc imaginer que ça puisse devenir complexe pour les autres.

Je pense qu’être anxieux ça ne se guérit pas, c’est pour la vie.

Mais je crois qu’on peut toutefois l’apprivoiser et peut-être même s’en faire un allié.

Dans le fond, ça ne coûte rien d’essayer!

Mon fils est anxieux, et il y a de bonnes chances que ce soit de ma faute.
Mais mon fils sait très bien que nous avons des forces que d’autres n’ont pas.
Il sait que je l’aime inconditionnellement et surtout, il sait que je serai toujours là pour lui.

Ça compense bien, je pense!!!

Biographie

Maman de trois enfants, Annie vit la belle et douce folie de la vie de famille, avec les hauts et les bas qu’elle apporte. Infirmière de formation, elle a pratiqué durant plusieurs années à l’hôpital Sainte-Justine avec les bébés prématurés et leur famille.  Puis, pour concilier le travail et la famille, elle a choisi de poursuivre sa carrière en CLSC avec les familles en attente d’un bébé ou ayant des enfants en bas âge. Prévention et éducation sont les défis de son quotidien, tant au travail qu’à la maison!  Elle est l’auteure du livre « TDAH, mon enfant bionique » aux Éditions Béliveau éditeur.

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