Démystifier le plan d’intervention, du préscolaire au collégial
- Par
- Solène Bourque, psychoéducatrice et enseignante
Vous avez souvent entendu parler du plan d’intervention pour aider votre enfant qui vit certaines difficultés dans son cheminement scolaire. Mais en quoi consiste-t-il, exactement?
Le plan d’intervention est un outil qui sert à assurer la planification et le suivi des interventions mises en place afin de répondre aux besoins d’un élève qui présente des difficultés dans son parcours scolaire. Ces difficultés peuvent être liées à un handicap, à des difficultés d’adaptation ou à un trouble d’apprentissage.
Même si la responsabilité de ce plan d’intervention relève de la direction de l’école concernant la mise en application de la Loi sur l’instruction publique, le plan d’intervention est élaboré en collaboration avec tous les enseignants et intervenants qui côtoient l’élève au quotidien. Les parents ainsi que le jeune sont également invités à contribuer en vue de mettre en place les moyens les mieux adaptés et de répondre à ses besoins.
Les points communs des différents plans d’intervention
Qu’il soit conçu pour un élève du préscolaire, du primaire, du secondaire ou du collégial, le plan d’intervention vise à soutenir l’élève handicapé ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage afin de lui assurer les mêmes chances de réussite.
Les informations qu’il contient peuvent aussi se ressembler d’un milieu à l’autre :
- L’identification de l’élève et de l’école;
- La description des forces, des défis et des besoins de l’élève;
- Les objectifs à atteindre;
- Les types d’intervention ainsi que les moyens à mettre en place;
- Les personnes responsables de l’application des différents moyens : enseignant, orthopédagogue, psychoéducateur, éducateur spécialisé, élève, etc.;
- Les échéanciers prévus pour l’atteinte des objectifs et la date d’évaluation.
Quelques différences…
Les plans d’intervention peuvent aussi comporter plusieurs différences. La première est que, selon les écoles, les classes (spécialisées ou régulières) et les commissions scolaires, chaque milieu se dote de l’outil qui répondra le mieux possible aux besoins de ses élèves. Par exemple, dans une école où il y a des élèves ayant des limitations physiques ou sensorielles, les moyens de soutien seront différents. L’outil de base servant à l’élaboration du plan d’intervention s’adaptera donc à l’élaboration et à la planification de ces mesures.
Selon les niveaux d’enseignement, on peut aussi constater certaines différences compte tenu des réalités de chacun.
Au préscolaire et au primaire :
- L’élève passe la majorité de son temps en classe avec le même enseignant. Il y a donc souvent moins d’acteurs impliqués dans l’élaboration et l’application du plan d’intervention;
- Les ressources de soutien prévues par l’école (éducateur spécialisé présent en classe un certain nombre d’heures, par exemple) peuvent également influencer le choix des moyens à mettre en place;
- Selon ses difficultés, l’élève peut parfois être moins impliqué dans l’application des mesures d’aide puisque ses limites personnelles (déficience intellectuelle ou physique importante) ne lui permettent pas de le faire.
Au secondaire :
- L’élève peut côtoyer de cinq à sept enseignants différents au cours d’une même semaine. Le plan d’intervention demande donc une concertation importante entre les différentes personnes qui sont présentes dans le quotidien du jeune;
- Il y a habituellement une plus grande responsabilisation de l’élève dans la démarche. Il est davantage impliqué et proactif;
- Les ressources en soutien aux élèves dans les écoles secondaires sont habituellement moins nombreuses. Il est donc parfois difficile d’assurer une continuité des services qui étaient en place au primaire;
- À partir de l’âge de 14 ans, le jeune peut avoir accès à des services sans le consentement de ses parents. Il peut aussi choisir que ses parents ne soient pas informés des détails du plan d’intervention qui sera élaboré pour lui.
Au collégial :
- On parle davantage d’un plan de services que d’un plan d’intervention. Il est préparé par les conseillers des services d’aide et d’intégration aux élèves. La communication des mesures choisies est ensuite transmise aux enseignants concernés;
- La présence des parents n’est pas requise pour son élaboration;
- Les mesures mises en place concernent davantage le soutien au handicap ou aux difficultés d’apprentissage (présence d’un interprète en classe, preneur de notes, temps de passation des examens plus long, etc.) que le soutien comportemental;
- L’élève doit être très proactif dans sa démarche et s’assurer de rencontrer ses enseignants s’il sent que ses difficultés nuisent à ses apprentissages.
À retenir
- Le plan d’intervention est un outil servant à mettre en place des mesures pour aider l’élève en difficulté ou ayant des besoins particuliers.
- Les différents plans d’intervention comportent plusieurs éléments communs, notamment les objectifs à atteindre, les personnes responsables et les échéanciers.
- Les plans d’intervention diffèrent d’un niveau d’enseignement à l’autre.
Références
- Guide d’accompagnement à l’intention des parents ayant un enfant à besoins particuliers, Fédération des comités de parents du Québec en collaboration avec le ministère de l’Éducation, 2010.
- Guide de préparation au plan d’intervention destiné aux parents d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA), Commission scolaire des Affluents, 2014.
- Le plan d’intervention… au service de la réussite de l’élève (Cadre de référence pour l’établissement des plans d’intervention), ministère de l’Éducation, 2004.
- MYARA, Nathalie. Le plan d’intervention – Un processus et des ententes, pour la réussite des élèves ayant des besoins particuliers, des parents et des intervenants, JFD Éditions, 2017.
— Dernière mise à jour: 10 mars 2017