Une rentrée scolaire sans stress pour toute la famille

5 à 17 ans
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Le stress de l’enfant à l’approche de la rentrée est normal, mais il ne doit pas mener à une anxiété généralisée. Voyez comment vous pouvez diminuer ses appréhensions par de simples petits gestes.

La rentrée scolaire arrive à grands pas. Chez plusieurs enfants, la fin des vacances déclenche des réactions de stress, voire d’anxiété. Certains en seront plus affectés que d’autres et quelques-uns en ressentiront les effets dès le début du mois d’août. Pour d’autres, ce sera seulement quelques jours avant, mais surtout la veille.

«Je ne comprends pas, mon enfant est désagréable depuis plusieurs jours! Il m’a dit qu’il ne veut pas retourner à l’école!» Ce scénario vous est familier? Il est fort possible que votre enfant vienne de réaliser que les vacances se termineront bientôt et qu’il soit déçu; ce n’est donc pas tant le fait que l’école recommencera bientôt, mais plutôt sa déception quant à l’été qui tire à sa fin. Il est possible qu’il ait entendu votre désarroi par rapport à la tâche de se procurer les effets scolaires parce que vous venez de remarquer les premiers soldes dans les circulaires. Ou encore, il se rappelle très bien du stress (normal) engendré par la rentrée scolaire : beaucoup d’incertitude et de nouveauté.

La recette du stress

Comme le mentionne Dre Sonia Lupien, auteure du livre Par amour du stress, tout événement apportant à la personne un faible sentiment de contrôle, de l’imprévu, de la nouveauté, ou une situation menaçant son égo (le C.I.N.É.) déclenche une réaction de stress dans le corps. Ainsi, la rentrée scolaire regorge d’éléments stressants: l’enfant n’a pas de contrôle sur l’identité de son prochain enseignant ni de ses camarades de classe, le local de classe sera nouveau, tout comme le contenu pédagogique. De plus, les questionnements l’habitent : qu’est-ce que mes nouveaux camarades et mon enseignant penseront de moi? Est-ce que mon nouvel enseignant m’aimera? Est-ce que je vais passer mon année?

Il est donc NORMAL que votre enfant réagisse à sa rentrée scolaire. Cependant, certains enfants ne réussiront pas à bien gérer ces éléments inconnus et montreront des signes d’anxiété, première conséquence psychologique au stress. Des maux de ventre et de tête peuvent se manifester, l’insomnie entrera dans la partie, et les chicanes dans la fratrie deviendront de plus en plus exaspérantes. Encore plus déchirant pour le cœur d’un parent, on peut voir son petit amour vomir toutes ses peurs inconscientes.

Des interventions pour sécuriser l’enfant

Chaque enfant réagit de façon différente à la rentrée scolaire. Si vous vous êtes reconnus, vous et votre enfant, voici sept petits gestes qui pourront faire une différence positive.

  1. Faites attention à votre propre réaction par rapport à la rentrée scolaire. Si vous maudissez à voix haute la rentrée par des phrases comme «ça coûte cher», «bon, il va falloir aller magasiner et il va y avoir plein de monde», «ah non, pas les lunchs qui vont recommencer», etc., il est certain que votre enfant ne verra pas sa rentrée scolaire d’un bon œil.
  2. Accueillez les craintes de votre enfant en l’encourageant à se confier: «Tu as le droit d’avoir peur», «Parle-moi de ce qui te dérange dans le fait de retourner à l’école.»
  3. Donnez à votre enfant l’impression d’avoir un certain contrôle sur la situation. Laissez-lui choisir son nouveau sac d’école, sa boîte à lunch, son coffre à crayons et ses étiquettes d’identification. Permettez-lui de choisir ses vêtements et ses collations pour ses journées à l’école.
  4. Recommencez les routines à la maison, surtout pour l’heure du coucher, au moins une semaine avant le grand jour. Votre enfant aura besoin de toute son énergie lors des premières journées. De plus, les routines étant rassurantes pour l’enfant, une certaine sécurité l’habitera.
  5. Pratiquez la respiration abdominale avec lui. Guidez votre enfant afin qu’il inspire doucement par le nez tout en faisant gonfler son ventre, et qu’il expire doucement par la bouche, comme s’il soufflait sur une chandelle. Rappelez-lui que ce genre de respiration aide à diminuer le stress dans notre corps.
  6. S’il s’agit d’un nouvel établissement scolaire, allez le visiter, ou du moins allez jouer dans la cour de l’école afin d’atténuer l’effet de nouveauté.
  7. La veille et le matin même, prévoyez du temps, ne bousculez pas les choses. Accueillez les émotions de votre enfant: «Je te comprends. C’est vrai qu’on était bien en vacances, mais maintenant, tu dois reprendre ton travail d’élève. Ça va être correct. Fais-moi un gros câlin. Je t’aime fort!»

À son retour de l’école, prenez le temps d’accueillir votre enfant. Discutez de tout ce qui était nouveau pour lui aujourd’hui, des amis qu’il connaît déjà dans sa classe, des choses qu’il a aimées et de celles qu’il a moins aimées. Au cours des jours suivants, rappelez-lui les choses qu’il a aimées et laissez-lui le temps de s’adapter, tout comme vous. C’est le retour de la routine scolaire pour tous, prenez les choses une à la fois. Bonne rentrée!

À retenir

  • Chez certains enfants, l’approche de la rentrée engendre du stress, conséquence de l’incertitude et de la nouveauté.
  • Selon Dre Sonia Lupien, le stress est causé par un contrôle faible, de l’imprévu, de la nouveauté, ou une situation menaçant pour son égo (C.I.N.É.).
  • Les parents peuvent poser plusieurs petits gestes pour minimiser le stress à l’approche de la rentrée, par exemple en surveillant leur propre attitude, en l’encourageant à se confier, en lui procurant un sentiment de contrôle et en l’aidant à pratiquer la respiration abdominale.

— Dernière mise à jour: 24 août 2023

Biographie

Enseignante, conférencière, coach familial, auteure et consultante en gestion de l’anxiété

Découvrant en 2006 qu’elle souffrait d’anxiété généralisée avec crise, Chantal entrepris non seulement d’apprendre à gérer sa propre anxiété, mais également d’aider ses élèves qui en souffraient. De fil en aiguille, cette enseignante proactive accumula lectures et formations concernant l’anxiété chez les enfants. Elle fut par la suite approchée par la maison d’éditions Chenelière Éducation et publia « L’anxiété et le stress chez les élèves ». Son désir de faire une différence est ce qui l’a motivé à collaborer avec nous.

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