Papa d’école – 1ere partie
- Par
- Pierre-Olivier Jetté, responsable du programme "Voie d’avenir"
Au lieu de devenir un spécialiste de l’histoire, de la géographie ou de l’économie, je suis devenu un spécialiste de l’ÊTRE.
Bonjour à vous chers lecteurs du blogue aidersonenfant.com!
C’est avec un immense honneur que je me joins à cette magnifique équipe.
Si vous lisez ce texte, c’est que, tout comme moi, vous êtes parent et vous désirez ce qu’il y a de mieux pour votre enfant.
Tout comme vous, je m’intéresse, je me questionne, j’analyse, je compare et surtout, j’essaie de trouver des solutions pour offrir une éducation optimale à mes 3 rayons de soleil de 5, 8 et 12 ans.
Je pratique non pas le plus beau métier du monde, mais bien les deux plus beaux métiers du monde: papa… et papa d’école.
En effet, je parcours le monde scolaire depuis bientôt 13 ans en ayant pour seul objectif de développer des êtres humains à part entière, et pas seulement des élèves.
La progression de mon idéal a connu plusieurs obstacles à l’intérieur d’un système éducationnel traditionnel et très réfractaire aux changements.
Toutefois, lors de la prochaine rentrée scolaire, j’aurai la chance de vivre un anniversaire bien spécial: mon bébé professionnel aura 10 ans!
Laissez-moi vous raconter sa petite histoire! Comme dirait mon papi: “Il était une fois…”
Avant la naissance
Après un baccalauréat en enseignement au secondaire, concentration sciences humaines, j’ai été parachuté dans le merveilleux monde de l’adaptation scolaire.
Je dis merveilleux car ce terrain de jeu pédagogique m’a permis, au début de ma carrière, d’entrevoir une nouvelle façon de voir le monde de l’éducation.
Au lieu de devenir un spécialiste de l’histoire, de la géographie ou de l’économie, je suis devenu un spécialiste de l’ÊTRE.
J’ai compris rapidement qu’avant de pouvoir assimiler quelque notion que ce soit, un jeune a besoin d’être guidé, encouragé, écouté, et qu’il doit être en confiance.
Trois ans après avoir vogué à l’intérieur d’une structure syndicale, j’ai eu la chance d’être choisi pour démarrer un programme adapté au Collège St-Bernard de Drummondville.
En effet, cet établissement privé avait cru bon de s’intéresser aux élèves qui étaient malheureusement abandonnés par le système traditionnel.
Mon bébé venait de naître…
Les premières années de vie
Je ne vous cacherai pas que les premières années de vie de mon bébé professionnel furent difficiles.
À cette époque, nous comptions 12 élèves dans notre classe et comme c’est le cas pour un bébé naissant, l’adaptation, la nouveauté et le changement ont amené leur lot de complications.
En effet, nous avons alors fait face à plusieurs défis importants: préjugés, méfiance, désaccords de la part des élèves, des parents, et même de certains enseignants du Collège.
À ce moment-là, il aurait été plus facile pour nous d’abandonner.
La phase du “non”
Comme un jeune enfant qui veut devenir grand, nous avions soif de nous définir.
Tout a changé lorsque nos élèves, pourtant en grandes difficultés d’apprentissage, ont commencé à obtenir des résultats académiques intéressants et surtout, intrigants.
En effet, ceux-ci réussissaient.
Résultats en secondaire 4? Réussis!
Examens du Ministère? Réussis!
Résultats en secondaire 5? Réussis!
Ce changement académique a donc obligé la direction à poursuivre notre programme au 2e cycle du secondaire…
Contre toute attente, des élèves qui étaient abandonnés par le parcours scolaire traditionnel réussirent à obtenir le fameux diplôme d’études secondaires tant convoité.
Ce moment magique a laissé place à une période d’une dualité intéressante: innovation vs dérangement.
À la lumière de cette magnifique réussite, la direction a pris la décision d’augmenter notre nombre d’élèves et d’agrandir notre famille d’intervenants.
Ayant été convaincu par nos élèves que tout était possible, nous avons décidé de redoubler d’ardeur pour développer un modèle en partie transposable pour le restant de l’école.
Notre logique était simple: si nous réussissions avec des élèves en difficultés, imaginons ce que ce modèle serait en mesure de faire avec des élèves ayant plus de facilité.
Rapidement, nous avons senti que l’expression “nul n’est prophète dans son pays” prenait forme.
Les raisons et les excuses de notre succès étaient nombreuses: moins d’élèves, plus d’avantages, moins de correction, etc.
Encore une fois, nous avons décidé de poursuivre notre route en faisant fi de l’opinion des autres.
Mais pourquoi est-ce que cela fonctionne?
Je ne vais pas m’étendre sur les nombreuses raisons dans ce billet, mais je peux déjà vous dire que le temps investi par le personnel auprès de ces jeunes ainsi que les liens qu’ils développent ensemble sont des facteurs très significatifs au niveau des probabilités de réussite.
Qu’est devenu mon enfant?
À vous de le découvrir dans mon prochain article…!