Les relations intergénérationnelles; et si on grandissait ensemble?

6 à 8 ans
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Aînés, grands-parents jeunes et petits-enfants ont énormément à apprendre les uns des autres. La communication intergénérationnelle est nécessaire et possible, mais comment nous y prendre pour briser l’isolement entre les générations et débuter le dialogue entre les jeunes et les moins jeunes? Aidersonenfant.com s’entretient avec deux sommités: Janette Bertrand qui depuis près de 70 ans observe et démystifie les enjeux sociaux les plus déroutants et Rose-Marie Charest, ex-présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, consultante et conférencière.

Janette Bertrand et Rose-Marie Charest nous partagent leur expérience

Afin d’apprendre à briser l’isolement entre les générations, nous avons interrogé deux sommités qui sont proches des gens et de la réalité quotidienne des familles. Auteure prolifique et grande communicatrice, Janette Bertrand consacre depuis près de 70 ans sa vie et sa carrière à essayer de comprendre les enjeux de notre société les plus déroutants. À 94 ans, c’est un regard lucide, bienveillant et réaliste qu’elle pose sur les enjeux sociaux et familiaux actuels.

Rose-Marie Charest, ex-présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, consultante et conférencière est quant à elle très sollicitée par les plus grands médias nationaux et demeure une référence incontournable pour comprendre les enjeux psycho-sociaux d’aujourd’hui.

Ces deux grandes dames des relations humaines et des communications nous font profiter de leur expérience et de leur expertise en matière de relations intergénérationnelles.

En boni, nous vous proposons également des solutions simples et accessibles sous forme de jeux pour débuter la conversation entre les jeunes et moins jeunes.

Les grands-parents et les aînés constituent une grande richesse pour notre société et ils sont de véritables forces vives pour les enfants, les familles et toute la communauté. Ce potentiel ne peut rester inutilisé. Il faut revoir la dynamique des relations intergénérationnelles en fonction des nouvelles réalités familiales et des besoins des grands-parents et des aînés. Alors, pourquoi ne pas profiter de la belle saison pour briser l’isolement et débuter la conversation entre les plus jeunes et les moins jeunes? Janette Bertrand et Rose-Marie Charest nous partagent leur expérience ainsi que leurs trucs et astuces pour débuter le dialogue et elles nous disent pourquoi la communication intergénérationnelle est si positive et nécessaire.

Pourquoi ne pas profiter de la belle saison pour briser l’isolement et débuter la conversation entre les plus jeunes et les moins jeunes?

Selon Statistique Canada, les aînés représenteront le quart de la population en 2036, comparativement à près de 13 % en 2005.

Actuellement au Québec, nous cohabitons avec 5 générations à la fois. Au Canada, en 2017, et pour la première fois dans l’histoire du recensement, on dénombrait davantage de personnes âgées de 65 ans et plus que d’enfants de 14 ans ou moins. Pour la même année au Québec, on dénombrait environ 3,4 millions de personnes âgées de 50 ans et plus. Actuellement, toujours au Québec, on compte 882 000 familles ayant un enfant mineur à la maison ce qui représente 1.5 million d’enfants.

Une génération est constituée d’un groupe de personnes qui partage la même marque historique et qui a été imprégné des mêmes phénomènes sociaux.

GénérationsDates de naissance
Les vétérans1930 à 1945
Les bébés boomers1945 à 1965
La génération X1965 à 1980
La génération Y1980 à 2000
La génération Z2000 à aujourd'hui
Certains auteurs et sociologues regardent les générations à travers le prisme des technologies: ceux qui ont vu arriver le téléphone, ceux qui ont vu arriver le fax, ceux qui ont vu arriver l’ordinateur et ceux qui ont vu arriver l’Internet.

Des familles à bout de souffle: il y a une solution

Chaque jour est une course effrénée contre la montre qui débute dès que nous ouvrons l’oeil et qui semble ne jamais se terminer. Le travail, la garderie, les courses à faire, la plus jeune qu’il faut reconduire au soccer, le plus vieux qui cherche à avoir plus d’autonomie et avec lequel il faut négocier les allées et venues sont des sources de stress bien en lien avec notre quotidien.

À une époque pas si lointaine, les grands-parents étaient partie prenante du noyau familial allant même jusqu’à cohabiter avec la famille. Certaines familles offrent encore ce modèle dont nous devrions nous inspirer. Comme l’explique Rose-Marie Charest, ex-présidente de l’ordre des psychologues du Québec, la présence des grands-parents tend à s’étioler avec le temps: « En général les grands-parents sont proches des petits-enfants quand ils sont tout petits et ils sont là pour aider, mais quand on en a moins besoin, l’éloignement se produit. »

« C’est beaucoup de travail pour deux individus, élever un enfant. L’intergénérationnel, c’est très humain. Depuis le début de l’humanité, c’était là… » – Boucar Diouf dans le cadre d’un balado diffusé sur le portail Aidersonenfant.com.

Les grands-parents à la rescousse

Les bébés boomers ont vieilli en santé; ils prennent soin d’eux, ils sont en forme, ils ont du temps à donner et beaucoup d’amour à partager. D’une part les familles sont à bout de souffle et d’autre part les grands-parents ont besoin de sentir qu’ils sont utiles; deux besoins se rencontrent.

Les aînés et futurs aînés peuvent jouer un rôle important auprès de leurs enfants, de leurs petits-enfants ou des enfants en général. Par ailleurs, les relations intergénérationnelles sont peut-être la réponse à l’isolement social des jeunes et des moins jeunes. Mais, comme l’explique Rose-Marie Charest, il faut garder la communication active et vivante: « Si vous ne voulez pas avoir à rebâtir des ponts, essayez de garder ceux qui sont là. Particulièrement avec les grands-parents, il faut prioriser les activités. Il faut trouver un intérêt que les deux partagent: faire la cuisine ensemble, jouer à un jeu, partir une collection ou s’intéresser à un sujet en particulier; avoir un objectif commun est important. »

« On a besoin de connaître ce qui nous précède et on a besoin de connaître ce qui nous suit parce que c’est trop difficile de se définir juste par soi-même. » – Rose-Marie Charest, psychologue – Les belles soirées de l’Université de Montréal (2015)

Malgré les meilleures intentions, l’écart entre les générations se fait de plus en plus sentir. Après ce que l’on appelle “la vie productive” les aînés sont trop souvent écartés de la vie sociale par l’absence de volonté d’intégration de la part des familles et de la société en général. Ce manque de volonté d’intégration crée une rupture entre les enfants, les adolescents et les aînés. La psychologue explique l’importance de ces liens: « Ce lien entre les grands-parents et les petits enfants est extrêmement important parce que chaque être humain aime savoir d’où il vient. Il aime connaître son histoire à lui. »

« L’apprentissage intergénérationnel favorise les relations positives entre les différentes générations et le respect envers les jeunes et les aînés, ce qui ne peut que susciter le développement de communautés plus harmonieuses et accroître le civisme . »
– Julie Fortier « Les bénéfices d’une relation intergénérationnelle en contexte de bénévolat : le point de vue d’aînés et de jeunes. » Observatoire québécois du loisir.

Janette Bertrand, une grand-maman nous dit comment garder le lien

« J’attends demain un de mes petits-fils avec sa conjointe et j’ai fait 46 biscuits ce matin. » C’est ce que me dit d’entrée de jeu Janette Bertrand qui du haut de ses 94 ans compte huit petits-enfants et cinq arrière-petites-filles: « Ce que tu ne peux pas dire à tes parents tu peux le dire aux grands-parents. Dans ce monde où il y a beaucoup de séparations et de divorces, les grands-parents restent là. Je suis toujours là, moi! »
C’est de son chalet dans Lanaudière que la grand-maman que nous rêvons tous d’avoir a accepté de répondre aux questions d’Aidersonenfant.com.

« Les grands-parents pensent souvent que le petit-enfant doit venir à eux autres, mais c’est à eux d’aller vers le petit-enfant. »

Pilier incontournable et témoin de l’évolution des 4 dernières générations, Janette Bertrand a consacré sa vie et sa carrière à provoquer des rencontres. Son oeuvre témoigne de son audace et de sa capacité à ne pas juger et à essayer de comprendre.

« J’ai une petite-fille qui a eu une peine d’amour et elle m’a appelée; elle savait qu’elle pouvait me raconter les pires histoires et que je ne la jugerais pas. Je me sens comme une bouée. » Une bouée qui tient le fort comme le dit si bien celle qui a mis en place des rituels auxquels ses petits-enfants et ses arrières petits-enfants tiennent. « À Noël, ils sont 26 et ils viennent tous! » Elle ajoute: « Garder la communication ouverte entre les générations c’est du trouble. Quand ils partent tous après le dîner de Noël, je reste couchée, je suis au coton. Il y a des grands-parents qui veulent des becs, mais ils ne veulent pas de trouble! »

« Se donner du trouble » comme dit Janette ça veut aussi dire prendre le temps de faire des choses avec les enfants et les petits-enfants. Selon Rose-Marie Charest: « Partir en voyage en auto trois heures avec un enfant va nous en apprendre beaucoup sur lui. Faire du sport ou du bénévolat ensemble, aller cueillir des pommes, etc. Faire des choses va favoriser la communication si on fait quelque chose qu’on aime tous les deux. »

« Je ne répète jamais ce que mes petits-enfants me racontent; il faut qu’ils me fassent confiance sinon ils ne me parleront plus jamais. » – Janette Bertrand

Se donner du trouble, c’est aussi recevoir la gang chaque année au BBQ annuel, préparer la soupe préférée du petit dernier quand il vient à la maison et c’est aussi prendre le temps d’écouter et de se mordre la langue quand on a envie de donner son avis: « Les grands-mères ont toutes des trous dans la langue à force de se la mordre pour ne pas intervenir. Si tu passes ton temps à dire “dans mon temps ça se faisait pas”, à blâmer et à bougonner c’est sûr que tu vas rester seul », renchérit Janette.

Être grands-parents: un rôle de soutien

Pas toujours évident de savoir comment prendre sa place comme grands-parents. Définir son rôle et savoir où et comment dresser la ligne peut être un casse-tête. Mais selon Janette, les grands-parents devraient avoir un rôle de soutien dans l’équation:
« Ceux qui font le plus de tort c’est ceux qui veulent élever leurs petits-enfants comme ils ont élevé leurs enfants. C’est un rôle délicat être grands-parents et il faut savoir lâcher prise. Par contre, quand ils viennent chez moi c’est moi le boss, mais je ne me mêle pas de la façon qu’ils sont élevés. »

« Mes petits-enfants savent qu’ils peuvent m’appeler et me raconter tout. Pour garder la confiance et la communication ouverte, il faut écouter et non juger. » – Janette Bertrand.

Savoir écouter, ne pas juger, ne pas essayer de les élever, se mordre la langue quand on a envie de parler, se donner du trouble; ça ne s’arrête pas là, il faut consacrer du temps au petit-enfant, lui faire sentir qu’il est important. « Une chose merveilleuse à faire quand tu as deux petits-enfants dans la même famille c’est de leur consacrer du temps à chacun seul à seul chacun leur tour, pas toujours les voir les deux en même temps, ils se sentent alors très importants. Vous pouvez donc imaginer combien de fois on va à des séances de gym et de patinage… pour 15 secondes. C’est important pour eux autres », affirme Janette.

Rose-Marie Charest confirme: « Il faut avoir la curiosité de connaître cet enfant-là en particulier. Comment il fonctionne LUI? Qu’est-ce qui le rend heureux? Qu’est-ce qui le rend malheureux? Tenir pour acquis qu’on sait comment il fonctionne parce qu’il a six ans et tous les enfants de six ans fonctionnent de la même façon est une erreur. On oublie souvent à quel point ils sont différents les uns des autres et qu’ils aiment être reconnus pour leur propre identité. »

Se défaire de la peur de déranger

Il n’y a pas que les enfants qui ont des peurs. Les adultes aussi en ont. L’une d’elles est celle d’avoir peur de déranger et c’est souvent ce qui retient les grands-parents de s’impliquer davantage. Janette a bien exposé le sujet en 1983 avec sa pièce «Dis-moi le si j’dérange ». Il faut savoir prendre l’initiative d’inviter les plus jeunes tout en acceptant de se faire dire non sans broncher: « Mes arrières-petites-filles venaient presque tout l’été avant, mais là elles sont plus vieilles et elles sont dans les sports… il faut comprendre », dit-elle, avec sagesse.

L’adolescence est pour plusieurs une période où le lien est fragilisé et où jeunes et moins jeunes ont de la difficulté à se rejoindre. Mais celle dont la plus jeune des arrières petites-filles a 18 mois et dont le plus âgé des petits-fils est dans la mi-quarantaine se fait rassurante: « L’adolescence c’est dur parce que les enfants ne veulent rien savoir ni des parents ni des grands-parents. Ils sont tous partis, mais ils sont tous revenus quand ils se sont fait un premier chum ou une première blonde. Ils veulent montrer à leur blonde leur grand-maman. Ils ont tous fait ça! »

Rose-marie Charest met en garde: « Un jeune de 15 ans ne peut pas aller passer le dimanche au complet chez les grands-parents, il ne faut pas forcer. Plus on force, plus ça éloigne. Si nous revenons de chez grand-papa et grand-maman et que nous disons combien nous avons eu du plaisir à jouer à tel jeu ou à entendre telles anecdotes, le jeune va peut-être commencer à trouver que c’est peut-être intéressant d’y aller. »

« C’est un rôle délicat être grands-parents et il faut savoir lâcher prise. On est là pour les aimer et les écouter, pas les juger.» – Janette Bertrand.

« Ou bien t’es vieux, ou bien t’es mort. » C’est ce que l’on peut lire en consultant le site Web de sa maison d’édition Libre Expression qui a publié en 2016 La vieillesse par une vraie vieille écrit par celle qui n’a jamais eu peur des mots. Toute sa vie, Janette a voulu savoir et parler pour parler. Curieuse et généreuse, elle a toujours su communiquer avec franchise et clairvoyance ses découvertes et ses questionnements. Huit fois grand-maman et cinq fois arrière grand-maman, Janette entretient des relations avec les « X» , les « Y» et les « Z» et à 94 ans, elle le fait toujours Avec un grand A. « J’ai gardé la tasse que j’avais rapportée de France à mon petit-fils de 44 ans. Quand il a eu une peine d’amour, il m’a demandé de lui faire un chocolat chaud dans sa tasse.»

Personnaliser la relation est une des meilleures façons de créer et de garder le lien entre les générations. Rose-Marie Charest renchérit: « Ma fille avait une de ses tantes qui lui faisait du bon sucre à la crème pour ELLE et le l’emballait de façon spéciale. Tout ce que l’on peut personnaliser va créer le lien avec le petit-enfant. »

Personnaliser la relation est une des meilleures façons de créer et de garder le lien entre les générations.

Tisser des liens serrés par le jeu: efficace, facile et amusant !

Raconte-moi ton histoire

Le petit Chaperon rouge, Hansel et Gretel, Le chat botté, Shrek, Mohana; depuis le début des temps, tous les enfants adorent se faire raconter une bonne histoire, mais l’histoire qu’ils préfèrent entendre est celle de leur enfance. Rosemarie Charest explique : « Psychologiquement, les enfants cherchent à s’inscrire dans une histoire qui ne mourra pas. Ils ont besoin de savoir d’où ils viennent. »

La plus belle histoire qui soit est la nôtre

Les peuples autochtones transmettent leurs histoires, légendes et souvenirs familiaux en pratiquant ce que l’on appelle la tradition orale. Généralement transmise par les aînés, la tradition orale vise à transmettre de génération en génération l’histoire familiale, culturelle et sociale. L’ex-présidente de l’Ordre des psychologues du Québec est d’avis que de transmettre son histoire est une des meilleures façons de bâtir une complicité entre les générations. Elle explique : « La meilleure chose que des grands-parents puissent faire pour intéresser le petit-enfant, c’est de raconter des histoires sur leur parent : En tout cas, ta mère, était tannante quand elle avait ton âge! »

Cet été, j’apprends d’où je viens

L’été est propice aux longues balades à vélo, aux jeux d’eau, aux cornets de crème glacée et à la farniente. Pourquoi ne pas profiter de ce temps mis sur pause pour faire meilleure connaissance? Le jeu est une excellente façon pour les jeunes et les moins jeunes d’apprendre à se connaître et d’échanger.

Le jeu du journaliste

Jouer au journaliste est une activité que peuvent pratiquer tant les jeunes que les moins jeunes et une occasion en or d’apprendre l’un de l’autre.

Objectifs du jeu

  1. Favoriser les échanges et le lien social entre les générations par la transmission des connaissances.
  2. Contribuer à la diminution de l’écart générationnel.
  3. Valoriser l’aîné en donnant de l’importance à son vécu.
  4. Valoriser le jeune en démontrant de l’intérêt pour ce qui l’anime et l’habite.
  5. Transmettre une partie du patrimoine social, culturel et familial.
  6. Favoriser l’inclusion des aînés dans la vie sociale.
  7. Briser l’isolement des aînés.
  8. Encourager la communication orale chez les jeunes.

Les 6 à 11 ans

Les plus petits pourraient pousser le thème en s’inventant un costume de journaliste et un décor (le veston de papa, la mallette de maman, la table de pique-nique, une chaise, des crayons et un cahier peuvent très bien faire l’affaire). L’aîné pourrait par la suite prendre le rôle (et le costume, pourquoi pas) du journaliste et poser à son tour des questions à l’enfant.

Les 12 à 17 ans

Les plus vieux peuvent utiliser la caméra de leur iPad ou tout autre outil électronique pour réaliser leur entrevue. Ils pourraient également la faire via Skype ou Messenger.
D’une part le jeune apprend l’histoire de sa famille et d’autre part, l’aîné apprend à utiliser la technologie qu’aime utiliser le jeune.

Voici quelques suggestions de questions que peuvent poser tant les adolescents que les enfants. *Les plus petits peuvent se faire aider par l’aîné.

Les 10 questions Qui es-tu?

  1. En quelle année es-tu né?
  2. Dans quelle ville es-tu né?
  3. Comment s’appelaient tes parents?
  4. À quelle école es-tu allé?
  5. Quelle était ta matière préférée?
  6. Comment s’appelait ton meilleur ami?
  7. Quand tu avais mon âge, quel était ton mets préféré?
  8. Quand tu avais mon âge, quel était ton jeu préféré?
  9. Quand tu avais mon âge, qu’est-ce qui n’existait pas ? (Internet, téléphone intelligent, guichet automatique, etc.)
  10. Quel a été ton premier travail?

Les 5 questions Raconte-moi…

  1. …la fois où tu as le plus peur.
  2. …ton plus beau souvenir d’enfance.
  3. …ton plus beau souvenir de voyage.
  4. …le jour de ton mariage.
  5. …comment tu as rencontré grand-papa / grand-maman.

Les 6 à 11 ans

Pour les enfants de 10 ans environ, Rose-Marie Charest explique qu’il faut savoir poser les bonnes questions, elle donne des exemples: « Toi, dans la vie, qu’est-ce que tu trouves qui devrait changer? Qu’est-ce que tu aimerais avoir dans la vie? Qu’est-ce que tu aimerais faire dans la vie? Qu’est-c que tu aimes dans ta vie actuelle? Toutes ces questions nous permettent de rester sur la même page, de partager avec lui son expérience. Dans son histoire, vous allez pouvoir identifier les choses qui lui font peur ou qu’il trouve difficiles. »

Voici quelques suggestions de questions que peuvent poser les aînés aux enfants de 6 à 11 ans.

Les 10 questions Je veux tout savoir

  1. Qu’est-ce qui te fait le plus plaisir dans la vie?
  2. Qu’est-ce qui te fait pleurer?
  3. Quel métier aimerais-tu faire quand tu seras plus grand?
  4. Quelle est ta matière préférée à l’école (Pourquoi?)
  5. Quel est le nom de ton meilleur ami?
  6. Pourquoi l’as-tu choisi comme ami?
  7. Qu’est-ce que tu aimes faire par-dessus tout quand tu as du temps libre?
  8. Qu’as-tu appris de nouveau aujourd’hui ?
  9. Qu’est-ce que le bonheur pour toi ?
  10. Si un génie pouvait réaliser 3 voeux: quels seraient-ils?

Les 12 à 17 ans

Pour les plus vieux, il faut savoir comment communiquer de façon à ce qu’ils sentent qu’ils peuvent s’ouvrir. La psychologue nous donne des trucs pour initier la conversation: « Il faut ouvrir un territoire où on a quelque chose en commun. On n’aura pas tout en commun, mais faut qu’on ait quelque chose dans notre discours et dans notre partage qui se ressemble », explique-telle.

Voici quelques suggestions de questions que peuvent poser les aînés aux enfants\adolescents de 12 à 17 ans.

Les 10 questions Je veux tout savoir

  1. Quel est ton YouTuber préféré? (Pourquoi est-ce ton préféré?)
  2. Qui suis-tu sur Instagram? (Pourquoi?)
  3. Quelles sont les applications que tu aimes utiliser? (Facebook, Musical.ly, Snapchat, Whatsapp)
  4. Qui est ton groupe ou chanteur préféré? (Pourquoi?)
  5. Quand tu penses à l’avenir, comment imagines-tu ta vie à 30 ans?
  6. En général, comment te sens-tu quand tu te réveilles le matin?
  7. Qu’est-ce qui te rend le plus heureux?
  8. Qui est ton meilleur ami? (Pourquoi est-il ton meilleur ami?)
  9. Si tu avais le choix, tu vivrais à la campagne ou à la ville? (Pourquoi?)
  10. Si je te demandais de faire un voeu, quel serait-il?

Les défis des parents et enfants d’aujourd’hui sont nombreux et variés et il n’est pas toujours facile ou évident pour les aînés et grands-parents de comprendre et intervenir avec confiance et succès. Favoriser la communication entre les générations leur permet d’accompagner avec plus de confiance leurs petits-enfants dans leur cheminement scolaire, familial et social ainsi que dans toutes les sphères et étapes de leurs vies.

Plusieurs recherches font ressortir un lien direct entre le bien-être physique et psychologique des aînés et leur capacité de se réaliser comme personnes.

« La communication intergénérationnelle crée un climat où chacun se sent plus à sa place parce que chacun partage un espace avec l’autre. » -Rose-Marie Charest, psychologue.

Lancer un grand mouvement social au Québec

Briser l’isolement, apprendre de l’autre, grandir ensemble; il n’est jamais trop tard pour provoquer les rapprochements, créer des rencontres et débuter le dialogue. Grands-parents, aînés, parents, enfants ou adolescents, nous pouvons tous profiter des bienfaits que génèrent les rapprochements.

Les relations intergénérationnelles bénéficient à tous et c’est aujourd’hui que nous pouvons débuter à apprendre à se connaître davantage. Nous avons énormément à apprendre les uns des autres. Les aînés constituent une richesse nationale et il est de notre devoir de la partager et la propager.

Les Scandinaves sont souvent les précurseurs de grands mouvements sociaux. Mais c’est dans nos foyers et avec la communauté que peut débuter un mouvement social qui encourage les relations intergénérationnelles au Québec et dans la francophonie. Alors, pourquoi ne pas débuter aujourd’hui ce grand mouvement vers une valorisation des relations intergénérationnelles? Parce que comme le dit si bien, et non son grand-père, Boucar Diouf lui-même: « Les personnes âgées sont des professeurs de choix parce que ce sont des gens qui donnent des leçons dans la seule école dont on ne décroche jamais, c’est-à-dire l’école de la vie et l’expérience ça ne s’achète pas. »

À retenir

  • « Les grands-parents pensent souvent que le petit-enfant doit venir à eux autres, mais c'est à eux d’aller vers le petit-enfant. » - Janette Bertrand
  • « Je ne répète jamais ce que mes petits-enfants me racontent. » - Janette Bertrand
  • « Si vous ne voulez pas avoir à rebâtir des ponts, essayez de garder ceux qui sont là. » - Rose-Marie Charest
  • « Il faut avoir la curiosité de connaître cet enfant-là en particulier. Comment il fonctionne LUI? - Rose-Marie Charest
  • « Les personnes âgées sont des professeurs de choix parce que ce sont des gens qui donnent des leçons dans la seule école dont on ne décroche jamais, c'est-à-dire l’école de la vie et l'expérience ça ne s’achète pas. » -Boucar Diouf

Références

  • Balado avec Boucar Diouf
  • Les belles soirées de l’Université de Montréal - Rose-Marie Charest (2015)
  • Dis-le moi si je dérange - pièce de théâtre écrite par Janette bertrand
  • Janette Bertrand (2016), La vieillesse par une vraie vieille. Publié aux éditions Libre Expression.
  • Site web de Rose-Marie Charest

— Dernière mise à jour: 19 juillet 2019

Biographie

Rédactrice en chef

Journaliste à la recherche depuis plus de 15 ans, Danielle Dutrisac a travaillé pour plusieurs grands médias du Québec (Québecor publications, Radio-Canada, TVA, V Télé, 98,5 ). Curieuse de nature, son parcours l’a menée à explorer plusieurs avenues qui ont nourri son sens de l’aventure et son appétit pour ce qui la passionne: l’humain. Poser des questions, écouter, comprendre et transmettre le message, voilà ce qui nourrit le quotidien de celle qui a fait des études en adaptation scolaire à l’université. Bienveillante et attentionnée, la journaliste n’a qu’un seul objectif: aider les autres à mieux vivre. Crédit photo: Marili Clark

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